Située au fond du large golfe homonyme, à proximité du site romain antique de Tacapae, la ville tunisienne de Gabès (65 000 hab. en 1990) comprend les grosses agglomérations traditionnelles de Menzel et de Djara, des quartiers modernes développés vers la mer et un port (3 millions de tonnes de trafic de marchandises en 1992).
Jadis point d’aboutissement d’un trafic caravanier transsaharien, Gabès a connu une certaine prospérité, mais les ressources du cabotage n’ont guère résisté à la concurrence de la voie ferrée et, surtout, de la route. Sous le protectorat français, la ville a dû une bonne partie de son activité à son rôle de principale place militaire du Sud tunisien, complété par celui de marché régional et de petit port de pêche.
Mais Gabès est surtout une belle oasis, la plus importante de toutes celles de la plaine de l’Arad, avec environ 300 000 palmiers-dattiers en 1990. Producteurs de fruits de qualité médiocre, les palmiers alignés autour des jardins-vergers servent surtout à protéger des arbres fruitiers variés (grenadiers, abricotiers, bananiers) et des cultures maraîchères ou industrielles (henné, tabac).
Somnolente après l’indépendance, Gabès, chef-lieu du gouvernorat homonyme, connaît un renouveau d’activité grâce, d’une part, à l’exploitation de gisements de pétrole offshore, d’autre part, au développement d’un complexe industriel et d’un port moderne à Ghannouche (pétrochimie, engrais, cimenterie, conserveries de poissons). En outre, le tourisme est stimulé par de belles plages et la proximité de la palmeraie.