Édifiées sur le site de lantique cité
romaine de Taparura, Sfax (Sfaqus) et sa banlieue représentent
lagglomération urbaine la plus dynamique de Tunisie.
Après la longue période de repliement
consécutive aux invasions arabes du XIe siècle,
lessor de la ville commence dès le début du XIXe
siècle. Il se manifeste déjà par des plantations
doliviers dans les steppes environnantes. Sous le protectorat
français, limpulsion donnée par
ladministration et lapport de capitaux étrangers
se conjuguent alors avec les aptitudes agricoles des Sfaxiens
à créer une énorme forêt doliviers,
dans un milieu particulièrement favorable à
larboriculture sèche.
Sfax reste une ville doléiculture et le plus important
centre de fabrication et de commerce dhuile de toute la Tunisie
(on estimait à 7 millions le nombre doliviers au
début des années 1990). Dautres activités
sont venues compléter cette orientation fondamentale. La
création dun port moderne (devenu le principal de
Tunisie, avec 4,2 millions de tonnes de trafic de marchandises en
1992), la construction de voies ferrées puis de routes ont
fait de Sfax le débouché dun arrière-pays
qui sétend à une grande partie du Sud et du
Centre tunisiens. La ville devient ainsi le débouché
des phosphates des bassins miniers de Gafsa, des gisements de
pétrole de son hinterland, de lhuile, de lalfa,
des céréales, des fruits et des dattes. Elle
redistribue les produits manufacturés (équipements
industriels, ustensiles divers, tissus) qui lui viennent de Tunis. Au
commerce sajoutent des activités nombreuses et diverses
: exploitation de la mer (sel, pêche, éponges),
industries fondées sur les phosphates (acide phosphorique,
engrais, superphosphates), productions agricoles (minoteries,
conditionnement des dattes, huileries, conserveries), industries
dérivées (fabrique demballages
métalliques, ateliers mécaniques, charpenteries) et
activités du bâtiment.
Laspect de lagglomération traduit
lévolution quelle a connue. À la
médina, enserrée dans des remparts du IXe
siècle, sajoute une belle ville moderne
développée vers le port ; elle groupe les
bâtiments de ladministration, les banques et les
magasins. Des faubourgs la prolongent au nord et au sud, le long de
la route Tunis-Gabès. Au-delà sétale une
vaste banlieue de villas disséminées dans des jardins.
Cette extension quelque peu anarchique, aux dépens de ces
jardins et des vieilles olivettes, reflète
lextraordinaire vitalité dun complexe urbain de
232 000 habitants en 1991. Siège du gouvernorat homonyme (7
545 km2, 732 471 hab. lors du recensement de 1994), Sfax est aussi
une ville de fonctionnaires, de médecins, davocats et
dhommes daffaires.